ENIAROF : quand le palais Abdellia se transforme en une fête foraine où le gaming est roi

ENIAROF : quand le palais Abdellia se transforme en une fête foraine où le gaming est roi

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Depuis l'entrée, le ton est donné. Un écran affiche les étapes du making of de cette exposition particulière de 3 jours, du 30 novembre au 3 décembre. Eniarof est à la base un projet de fin d’études d’Antonin Fourneau, un étudiant en beaux-arts, mais à Tunis, le projet s’est développé avec la participation de makers tunisiens et allemands.

 

Une exposition « que nous avons souhaité à dimension Nord/Sud. Des artistes, étudiants, hackers, gamers, programmeurs et bidouilleurs électronique, en provenance de France, Allemagne et Tunisie, seront réunis autour de projets collaboratifs qui mêlent rétrogaming, recyclage et circuits électroniques. Le résultat final se matérialisera sous la forme d’une exposition festive à la fois futuriste et conforme à l’esprit d’innovation originel des fêtes foraines d’antan » annonçait l’E-Fest dans sa présentation.

 

On grimpe les escaliers pour découvrir des origamis géants avec l’inscription ENIAROF au milieu, sur une caisse recouverte de papier alu. Nous retrouvons Antonin Fourneau au patio, l’artiste nous fait faire le tour du proprio afin de nous expliquer chaque installation. Les jeux qu’on découvre sont divers, des jeux grandeur nature dans lesquels le joueur est partie prenante de l’installation faite de circuits électroniques, de carton et même de pâte à modeler.

 

Pour Antoine Fourneau, il s’agit d’une plateforme différente des expositions classiques, où il n’y a pas de contact entre l’artiste et les visiteurs.

 

« C’est l’esprit de la fête foraine que l’on retrouve. On peut manger, interagir, jouer… les premiers jeux vidéo ont existé dans les fêtes foraines » nous explique-t-il, insistant sur l’importance de créer un environnement où les visiteurs se retrouvent à l’aise pour évoluer.

 

Nous croisons, en faisant le tour, des joueurs munis d’une médaille arborant le signe de la paix :" chaque fois que les joueurs retrouvent un dessin à l’effigie d’un dictateur qu’ils posent leurs manettes dessus, une lampe s’allume sur le médaillon. L’objectif est d’allumer toutes les lampes  ».

« Est-ce qu’on peut qualifier Marine Lepen de dictateur, elle n’a jamais été présidente » s’interroge l’un des joueurs au passage. Car, oui, l’objectif c’est aussi de jouer en réfléchissant.

 

Dans cette fête foraine du 21e siècle, il n’y a pas de barbe à papa, mais des omelettes japonaises et quand vous avez fini de manger, votre plat se transforme en un écran de jeu où, muni d’une manette, vous pouvez vous amuser en guise de dessert.

 

Dans l’esprit de l’E-Fest qui mêle création et numérique, cette série d’attractions interactives est un bel exemple de réalisation artistique, où les visiteurs ne sont jamais déboussolés, où l’art n’est pas inaccessible ou élitiste et où le futur et le passé s’entremêlent de façon on ne peut plus cohérente.